Etat d’esprit

Changer d’état d’esprit

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Chaque instant de ma vie est-il un cadeau de Dieu que je peux partager avec les autres ?

La saintetĂ© c’est de laisser couler le temps, de ne plus penser du tout Ă  ce qu’était hier, ne pas du tout s’inquiĂ©ter de ce que sera demain, mais c’est de nous laisser porter dans le moment sublime que Dieu nous offre, le cadeau permanent. 

Il faut que nous puissions accĂ©der Ă  un Ă©tat d’esprit diffĂ©rent. Ce que demande la Vierge dans nos conversions, c’est sans cesse changer d’état d’esprit, c’est donc accĂ©der Ă  une autre façon de penser. Regardons-nous dans nos vies quotidiennes : nous sommes tellement dĂ©formĂ©s par nos habitudes que nous rĂ©agissons et nous rĂ©gissons notre vie calquĂ©e sur hier, avant-hier ou il y a 10 ans. Or ce n’est pas cela de vivre avec Dieu. La saintetĂ©, c’est laisser couler le temps, ne plus penser du tout Ă  ce qu’était hier, ne pas du tout s’inquiĂ©ter de ce que sera demain mais c’est nous laisser porter dans le moment sublime que Dieu nous offre, le cadeau permanent. Et si nous avons comme conviction que Dieu nous donne dans le temps prĂ©sent un cadeau fabuleux Ă  vivre, nous n’avons aucune ambition d’ĂȘtre supĂ©rieur aux autres dans l’instant ! Nous ne pouvons accĂ©der Ă  une ambition de valorisation dans l’instant, notre possibilitĂ© de vouloir ĂȘtre supĂ©rieur aux autres ne peut se faire que dans le temps futur.

Nous pensons toujours Ă  une Ă©valuation de nos places "en supĂ©rieur" : on va donc passer un examen pour aller Ă  une place supĂ©rieure, grimper d’échelon... C’est toujours une vision du futur. Mais si nous enlevons tout cela et si nous ne vivons que pour l’instant, comme si notre vie s’arrĂȘtait une heure aprĂšs, ce soir... A partir de ce moment-lĂ , on comprendrait que nos vies seraient une valeur extraordinaire car chaque instant serait le dernier, c’est l’instant extraordinaire qui nous mĂšne Ă  la perfection. C’est cela la saintetĂ© : c’est ĂȘtre bien partout, mettre les gens en harmonie lĂ  oĂč on est, les aimer tels qu’ils sont et savoir qu’à chaque fois, nous les faisons grandir.

La saintetĂ©, c’est pouvoir attirer les autres vers la lumiĂšre : vers la saintetĂ©, cela veut dire que jamais nous ne devons nous contenter d’ĂȘtre nous dans la lumiĂšre, mais notre imperfection est de laisser les autres dans l’ombre. Notre perfection est de savoir que si nous avons atteint la lumiĂšre, entraĂźnons les autres irrĂ©mĂ©diablement vers la lumiĂšre. Tant qu’il restera quelqu’un dans l’ombre, nous ne serons pas dans la saintetĂ© ; en tous cas, c’est l’ambition que l’on doit avoir en permanence pour accĂ©der toujours plus haut vers Dieu.

Une image : Dieu vous donne un troupeau. C’est pour cela que le Christ a pris souvent l’image d’un troupeau de brebis, parce que si Ă  chacun d’entre vous Il a donnĂ© 5 000 ou 10 000 moutons Ă  vous occuper et qu’il y en a une centaine de perdus, Il vous dira : quel est ton rĂŽle ? Tu m’en as ramenĂ© 5 000, oui je sais, c’est trĂšs bien, mais il en reste encore 5 000, va les chercher. Tant que nous n’avons pas ramenĂ© les 5 000, nous ne serons pas satisfaits. Voyez ce que je veux dire : ce n’est pas chercher une satisfaction personnelle, c’est chercher une satisfaction pour Dieu. Encore une Ăąme, puis une autre, puis une autre... jusqu’à ce qu’on ait ramenĂ© le troupeau complet devant Dieu. A partir de ce moment-lĂ , on accĂšde Ă  la saintetĂ© parce qu’on sait trĂšs bien qu’aucune des Ɠuvres que nous faisons n’est pour nous personnellement mais pour Dieu, pour le plaisir de Dieu. Parce qu’on sait que ce monde ne pourra prendre une autre tournure que si l’homme se tourne vers son CrĂ©ateur et nous ne pouvons nous tourner vers le CrĂ©ateur que si certains nous font accĂ©der Ă  la lumiĂšre.

Il est donc trĂšs important de comprendre que pour accĂ©der Ă  la saintetĂ©, ce sont des petits gestes de chaque jour, de comprĂ©hension, d’oublier ce que nous sommes... Je vous le dis surtout : oublier ce que nous sommes mais ne jamais dire : « Je ne suis rien Â», surtout jamais cela, mais en nous oubliant nous-mĂȘme, allons vers les autres. C’est en allant vers les autres qu’on se grandit soi-mĂȘme parce que nous savons que nous sommes aimĂ©s et nous savons que nous sommes utiles et cette utilitĂ©, il faut que nous la vivions en permanence. Jamais ne se sentir diminuĂ© devant une tĂąche qui nous semble difficile ; tout acte, toute chose qui nous semble difficile, c’est simplement pour nous empĂȘcher d’y accĂ©der. Or notre volontĂ©, notre vouloir et notre pouvoir ne peuvent jamais nous permettre d’aller plus loin mais, par contre, notre lĂącher-prise nous fait toujours accĂ©der Ă  la porte la plus pratique.


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