La Catalogne
Après une arrivée sur Perpignan, et un arrêt en Catalogne française permettant de rencontrer certains membres du groupe de Perpignan, de prier - difficilement - dans la cathédrale, nous nous sommes acheminé au travers des Pyrénées vers Andorre. Sur le chemin, Les grottes de Canalettes, avec un magnifique sons et lumières, et le déjeuner pris dans la ville fortifiée de Villefranche de Conflent, nous ont permis de commencer ce voyage dans nos profondeurs et de rentrer, nous aussi, dans nos villes fortifiées, de traverser nos murailles. Le ton était donné.
Andorre, paradis fiscal aux sept villages, avec un gouvernement hérité d’un lointain passé, avec ses boutiques, ses vallées si encaissées, nous a permis, par la grâce des trois clés, de déterrer ce qui peut être sordide, quand l’argent règne en maître. Cette principauté est sous la protection de la Vierge de Meritxell et les prières, à son sanctuaire, les rencontres avec le prêtre qui s’en occupe, comme les prières avec un jeune prêtre qui anime avec amour et foi sa paroisse, ont réussi à apaiser les duretés ressenties sur ces terres.
Heureusement, l’amour entre nous, la découverte de tous ces pèlerins de partout, venus offrir leur temps, unir leurs forces, pour participer à la sauvegarde d’une Europe, tellement divisée, et en grand danger, nous a donné la force de mettre beaucoup de douceur dans toutes ces complexités de l’âme humaine.
La beauté des paysages, les repas délicieux, mettaient de la joie sur ce que nous ressentions.
Puis, ce fut la Catalogne, espagnole, la splendide cathédrale de Tarragone, la découverte de ce lieu, si ancien, le partage des prières avec des habitants de la ville, et enfin, l’arrivée à Barcelone, gaie, festoyante, et la mer, agitée, profonde, si belle. Toutes les prières données pour ces terres les Vibrations au pied du parlement, tout ce travail au musée de Miro, vers la ville, ces rencontres avec l’âme catalane ont été très fortes .
Une matinée au monastère de Montserrat, les prières intenses au pied de la Vierge noire du monastère, les pluies battantes, là, au sanctuaire, comme lors des vibrations au pied d’un dolmen, nous ont fait croire à cette libération que nous vivions aussi dans nos deux bus.
Puis ce furent les plages, comme Palamos, et puis la découverte de la beauté de Cadaquès. Nous continuions de cheminer, de témoigner sur ces routes magnifiques, qui nous menaient alors au cœur de nos âmes, de nos souffrances, de nos victoires sur nous-mêmes.
Le dernier repas à Collioure a été, avec les prières très fortes dans l’église Sainte-Marie des Anges, qui protège cette partie de l’Amérique du Sud venue nous soutenir, était rempli de joies partagées. C’était si beau.
Pour moi, ce pèlerinage intérieur, vers des terres peu connues - pour ma part - aura été la découverte de comment on peut être digne, aimant, comment nous pouvons parvenir à être justes, après toutes ces luttes qui j’espère appartiennent au passé, ces guerres bâties sur des mensonges, ou des incompréhensions, également des folies, nourries d’exacerbations, d’exagérations. Tout ceci étant dû à nos passés, qui nous font projeter les uns sur les autres des choses fausses, ces passés d’ombres, qui nous font croire, entendre des illusions les uns sur les autres.
Pour apaiser les guerres fratricides, les arrêter, je me suis attelée, quand à moi-même, à décrypter avec honnêteté tous les événements que je vivais durant ce pèlerinage, ce voyage intérieur, tout ce qui entrait en résonance avec ce que chaque terre traversée, toute personne rencontrée, faisait réagir en moi. Déposer les souffrances du passé, avec honnêteté, permet tout naturellement de mieux vivre le présent, et de construire en soi une vigilance, qui ne sera plus une méfiance, pour ma part. C’est la méfiance qui crée des ruptures entre nous, et ensuite des oppositions ; la vigilance, elle, n’empêche plus d’être dans la joie de découvrir la beauté de la vie vécue en paix avec soi-même et avec les autres.
Cette terre de Catalogne aura été aussi, pour moi, une occasion de m’exprimer, de vivre dans ma vérité, beaucoup dans le silence, avec le plus de douceur et de délicatesse possible ma relation avec les autres, et ma dignité en Dieu.
La vie est si belle quand la grâce du pardon mène petit à petit à la réconciliation, même si cette réconciliation ne peut être au début que bien souvent silencieuse.
Merci aux organisateurs de cet événement, et aussi à l’exemple d’amour partagé dans le travail, que nous avons vécu avec la maison Sainte-Marie-Madeleine, qui se trouve être ma patronne, mon prénom en étant un diminutif.
Maud (groupe Bleu, France)