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Qu’est-ce qui, en nous, nous pousse à la jalousie et quelles en sont les conséquences ? 

La jalousie est une maladie. Si je l’appelle une maladie, c’est parce qu’elle nous tue à petit feu, c’est une destruction en sourdine. 

Pourquoi cette jalousie détruit-elle tant d'hommes et de femmes ? Quelle est donc cette bête qui ronge l'humain, au point de ne pas faire confiance à celui qu'on a choisi un jour pour l'aimer ? On dit "pour aimer" mais on ne l'aime pas puisqu'on ne lui fait pas confiance.

La jalousie est une maladie. Si je l'appelle une maladie, c'est parce que elle nous tue à petit feu, c'est une destruction en sourdine. On regarde l'autre qui est mieux que nous. On voudrait l'habit que l'autre porte, on voudrait le mari que l'autre a : il est meilleur, il est mieux, il est plus parfait...

Tout ce qui nous touche est destructif, c'est-à-dire que nous ne sommes pas belles, nous sommes moins belles... On ne nous regarde pas de la même manière... Mon mari - même si nous sommes mariés depuis longtemps - doit avoir quelque chose derrière la tête, ce n'est pas possible qu'il m'aime pour moi, etc. On va s'acharner à détruire celui que nous disons aimer. Nous le privons de sa liberté, et Martine l'a bien expliqué. Nous l'enfermons dans notre soi-disant amour et nous en faisons un esclave.

Croyez-vous que Dieu ne voit pas la réalité des choses ? Si nous aimons, c'est un état de confiance permanente qu'il faut avoir vers celui que nous aimons. Il a le droit à la liberté, il a le droit d'être regardé, il a le droit de marcher, il a le droit de courir, il a le droit de manger, il a le droit de rire, car il a droit à la vie. Et si nous enfreignons ces lois, alors c'est que nous n'aimons pas.

L'apprentissage de l'amour passe par des étapes différentes et il faut véritablement se regarder soi-même, accepter qu'on nous dise nos défauts pour nous métamorphoser et nous transformer. L'amour ne vient pas comme ça, d'un coup de baguette magique, même si nous étions soi-disant très amoureux l'un de l'autre au moment du mariage ou des fiançailles. Mais nous savons que le temps use les sentiments ; cette passion que nous éprouvions pour l'autre s'estompe peu à peu et nous mettons le trouble en l'autre parce qu'on lui pose mille et une questions et on le fait souffrir.

Femmes et hommes, nous nous refusons mutuellement pour dire : "C'est bien fait, il comprendra". On s'éloigne petit à petit et on s'étonne que la vie devienne un enfer. Je crois qu'il faut réaliser tout cela pour véritablement comprendre qu'il y a le ver dans le fruit et ce ver, il faut l'enlever, car il ronge le fruit. Et la jalousie est ce ver.