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La famille

Accoucher dans la souffrance

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"Tu accoucheras dans la souffrance." Cela nous semble dur parce qu’on croyait que c’était simplement mettre les enfants au monde, "accoucher dans la souffrance." Or, c’est un symbole qu’Il nous a donnĂ©. L’accouchement c’est naĂźtre Ă  nouveau.

Nous avons plusieurs morts, nous avons en gĂ©nĂ©ral 7 morts avant d’arriver Ă  la derniĂšre et donc ces passages de petites morts
 (on appelle la "petite mort" les premiĂšres), c’est d’abord il faut le comprendre, tous les jours vous vous levez de la mort. Le sommeil, Ă©tant donnĂ© pour les Anciens, pour tous les ProphĂštes, Ă©taient vĂ©ritablement "une petite mort". C’est une petite mort puisqu’on ne se souvient qu’à travers certains rĂȘves. Donc lorsqu’on se lĂšve le matin, on se rĂ©veille Ă  nouveau, ça veut dire on sort de la mort, une mort nocturne. Cela c’est la premiĂšre. Et puis il y en a tout au long de notre vie, nous devons dĂ©passer nos limites, c’est une deuxiĂšme mort, et ainsi de suite. Et au fur et Ă  mesure qu’on progresse, on se rend compte que la mort ça veut dire vĂ©ritablement : elle est partie, c’est dĂ©finitif, on n’y pensera plus. Donc, ce qu’on appelle nos pĂ©chĂ©s, toutes nos erreurs que nous traversons nous empĂȘchent d’atteindre cette mort qui est absolument nĂ©cessaire pour qu’il y ait renaissance. S’il n’y a pas de mort, il n’y a pas de naissance.

D’ailleurs quand nous mourons ici, nous naissons au PĂšre, il n’y a pas de finitude, il n’y a pas de fin. Donc il faut vĂ©ritablement comprendre que si nous sommes sur cette terre, nous devons accĂ©der Ă  cette lumiĂšre totale, nous devons accĂ©der Ă  cet amour total. C’est pour que nous puissions ĂȘtre des exemples pour les autres, car notre vie ici-bas n’est que ça : pour ĂȘtre un exemple, pas seulement dans notre famille, mais dans le lieu oĂč nous nous trouvons, dans l’espace oĂč nous travaillons, peu importe ce que nous faisons, mais nous devons ĂȘtre un exemple. Or, si nous gardons ce qu’on appelle nos pĂ©chĂ©s, c’est-Ă -dire toutes nos trahisons intĂ©rieures vis-Ă -vis des autres, vis-Ă -vis de nous-mĂȘme, si nous n’arrivons pas Ă  nous aimer, qu’on ne respecte pas son propre corps, Ă  partir de ce moment-lĂ  nous ne pouvons pas renaĂźtre. La renaissance n’est pas seulement le rĂ©veil comme chaque matin, parce que nous n’avons pas conscience du rĂ©veil du matin, nous n’avons pas conscience que la vie nous est offerte Ă  nouveau, encore pour un jour, encore pour une heure.

C’est pour ça que les AztĂšques, ou bien toutes les tribus anciennes, avaient fait un calendrier qui Ă©tait de 362 jours, donc il y avait le calendrier lunaire et le calendrier solaire et automatiquement les Mayas comme les AztĂšques savaient qu’au bout de 52 ans il pouvait trĂšs bien ne plus y avoir de monde pour eux parce que c’était un cycle. Ils avaient calculĂ© les cycles de la vie par rapport aux 362 jours multipliĂ©s par
 etc. et ils savaient qu’il y avait des erreurs de temps (vous vous rendez compte Ă  l’époque !), ils savaient qu’il y avait des erreurs de quelques secondes (on appelle les secondes aujourd’hui), de quelques secondes entre le soleil et la lune, puisque les rotations n’étaient pas les mĂȘmes. Donc selon le temps... eux c’était l’AmĂ©rique latine et l’AmĂ©rique centrale.

Donc ce qui veut bien dire que nous vivons des cycles permanents Ă  l’intĂ©rieur de nous et chaque nuit des cellules naissent, qui renaissent parce que les anciennes sont mortes la veille ou l’avant-veille. Donc chaque nuit nous renouvelons notre quotient intellectuel, mais nous ne pouvons rĂ©aliser cela que si nous avons conscience que Dieu est Ă  la barre, c’est lui qui dirige, mais si on ne lui laisse pas l’espace de nous nourrir, de nous diriger, on ne peut pas renaĂźtre Ă  la vie. On renaĂźt, on naĂźt, mais on n’est pas, on survit.

Et donc la diffĂ©rence, c’est quand nous subissons ces petites morts successives, par exemple quand on a Ă©tĂ© trĂšs malade, on se rend compte de la qualitĂ© de la vie, quand on a Ă©tĂ© prĂšs de la mort  (ce qu’on appelle la mort aujourd’hui) on se rend compte de ce que veut dire marcher, de ce que veut dire rire, de ce que veut dire danser, de ce que veut dire Ă©couter de la musique, de pouvoir manger Ă  sa faim, de sentir la cuisine
 Ce sont des choses qu’on oublie dans le quotidien, plus rien, tout est fade puisque tout nous est donnĂ© ! On arrive Ă  table : ah oui qu’est-ce que t’as fait, ah oui c’est bon, et on repart
 On n’a mĂȘme pas senti la cuisine qui Ă©tait faite par amour, on ne voit plus rien, tout nous est dĂ», tout est normal. On trouve sa chemise propre le matin, les chaussettes lavĂ©es, c’est normal, c’est la vie. Non, rien n’est normal. Et c’est parce que nous tombons dans cette monotonie quotidienne qui nous dĂ©truit, nous devons chaque jour prendre conscience de la beautĂ© de ce qui nous est donnĂ©. Mes fleurs, par exemple, vous parlez de fleurs
 mais mes fleurs sont d’une importance capitale parce que dĂšs que je me rĂ©veille Ă  6 h. du matin, je viens voir mes fleurs, avant mĂȘme de faire ma toilette, parce que tout simplement elles ont besoin d’une communication, comme moi j’ai besoin d’elles, elles ont besoin de moi, et ainsi de suite


Et ça veut dire que, avec mes enfants c’était pareil autrefois, et c’est la mĂȘme chose quand je reçois des gens. Je crois que nous devons avoir ce plaisir de communiquer Ă  nouveau, de sentir, de voir, de comprendre, de toucher, de palper, et ça il faut absolument que vous le remettiez dans votre vie au quotidien. Ne laissez pas la vie passer comme quelque chose de plat, non la vie n’est pas plate ! elle est extraordinaire cette vie. Nous devons vraiment renforcer notre vision, notre qualitĂ© d’écoute et nos sentiments, les faire vivre, pour que nous puissions comprendre la grandeur de Dieu, de ce qu’Il a mis en nous et autour de nous pour nous faire jouir de la vie, de la plĂ©nitude de tout un tas de choses et de la paix intĂ©rieure justement. Je crois qu’il faut qu’on se rende compte de ça, sinon il n’y a pas de renaissance de l’homme, de l’humain j’entends. La renaissance n’est pas seulement de se dire : ben je renais Ă  nouveau !

Comme Ă  PĂąques, si on prenait vraiment la vie telle qu’elle nous est offerte pour vivre PĂąques dans son symbole le plus pur, c’est vraiment une renaissance pour une annĂ©e, mais nous ne comprenons pas totalement ce que ça veut dire "PĂąques", on le vit, on va le Vendredi Saint, on prie, etc. mais le laps de temps, qui n’est qu’un espace du temps entre le Vendredi et le Dimanche, on n’a aucune conscience de ce qui se passe en nous et autour de nous. On fait un jeĂ»ne approximatif parce qu’il faut le faire, Ă  peu prĂšs quoi ! on mange du bouillon et un petit peu d’autres choses au passage, mais on ne comprend pas l’essentiel de ce que nous vivons, et pourtant si nous savions ce qui se passe !


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