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En quoi ĂȘtes-vous prisonnier de vous-mĂȘme ?
Prenons conscience quâil faut sortir de nos prisons. Pour cela, il nây a quâune seule chose : câest sâabandonner Ă Dieu, Lui confier tous nos problĂšmes, toutes nos difficultĂ©s. Lui seul peut les porter, Lui est seul juge de ce que nous sommes.
Oui, nous les avons vus ces prisonniers et nous avons pu percevoir dans l'ordre, la propretĂ© de chaque cour, de chaque bĂątiment, par le nombre de ces hommes assis par terre, qu'il y avait une connivence de respect entre eux, entre les gardiens et ces hommes, entre le directeur, qui est Jules, la façon de leur parler... Nous avons vu tout cela. Et nous avons vu beaucoup plus que cela lorsque je les ai invitĂ©s Ă prier ensemble. Tous ces hommes criminels, voleurs, ce sont les lois des hommes qui les ont jugĂ©s mais Dieu, Lui, les voit. Lorsque nous avons commencĂ© la priĂšre, certains avaient des chapeaux, des casquettes sous un soleil de plomb. Avec un amour et un respect immenses, ils s'Ă©taient plus qu'agenouillĂ©s devant Dieu, ils Ă©taient la tĂȘte courbĂ©e vers le sol car ils Ă©taient conscients de leurs actes et tous ces hommes Ă©taient en quĂȘte d'une seule chose : qu'on les respecte, qu'on les aime simplement. Sans la confiance rĂ©ciproque du prisonnier en celui qui le garde, ou du directeur par rapport Ă tous ces hommes qu'il doit diriger, s'il n'y a pas d'amour, ce n'est pas possible. Car il suffirait d'une Ă©tincelle pour qu'il y ait une rĂ©volution terrible. C'est parce qu'ils savaient qu'on priait pour eux qu'ils nous attendaient, je pense, avec une telle dignitĂ©.
Chacun d'entre nous, sachez que nous sommes des prisonniers, aussi. Nous n'avons pas bien sĂ»r de gardien Ă nos prisons, nous ne voyons pas les gardiens, mais nous sommes prisonniers de nous-mĂȘmes. Prisonniers de notre orgueil tout d'abord, prisonniers de notre vouloir, de notre pouvoir, de notre autoritarisme et si nous avons un poste important dans la sociĂ©tĂ©, alors nous voulons que ceux qui sont sous nos ordres soient dominĂ©s. Nous Ă©crasons les hommes par des mots - on n'a pas besoin de fouet pour abattre quelqu'un - ce sont des mots qui tuent. Prenons conscience qu'il faut sortir de nos prisons. Pour cela, il n'y a qu'une seule chose : c'est s'abandonner Ă Dieu, Lui confier tous nos problĂšmes, toutes nos difficultĂ©s. Lui seul peut les porter, Lui est seul juge de ce que nous sommes.
J'ai dit aux prisonniers : "Il y a en vous une liberté que personne ne peut vous prendre. Personne ne peut ravir la liberté de l'homme : c'est votre liberté de penser. On peut martyriser votre corps mais on ne peut pas martyriser la force de la pensée."
Je pense Ă ces 7 missionnaires qui sont morts Ă©gorgĂ©s en AlgĂ©rie pour avoir aimĂ© Dieu et voulu donner la paix, ils sont les martyrs d'une sociĂ©tĂ© moderne oĂč on veut faire payer la note en prenant des otages et en les Ă©gorgeant. Est-ce cela l'amour ? Est-ce cela, aimer Dieu ?
Je crois qu'il faut que nous rĂ©flĂ©chissions Ă tout cela. Aimer, oui, c'est donner sa vie pour l'autre, pour le sauver. Mais Dieu ne nous demande pas d'ĂȘtre des martyrs. Ă vous, Il vous demande d'ĂȘtre respectĂ©s et de respecter les autres, dans chacune de vos familles, et de vous respecter mutuellement entre voisins, entre amis.
C'est pourquoi nous devons ouvrir nos cĆurs et nos consciences Ă ceux qui sont diffĂ©rents de nous : mĂȘme s'ils n'ont pas les mĂȘmes opinions politiques, mĂȘme s'ils ne pensent pas tout Ă fait la mĂȘme chose que nous, ils ont le droit d'exister.
Voyez-vous, cette confiance, mettez-la dans vos couples, mettez-la dans vos enfants. Pourquoi la jalousie détruit-elle tant de monde ?