Le Lourdes d’Agnès D.
« La couleur de nos prières »
Pèlerinage de Lourdes : témoignage d’Agnès
Agnès n’était pas à Lourdes mais elle a vécu ce pèlerinage d’une façon bien particulière.
Pendant le pèlerinage de Lourdes, une personne de notre famille a tout perdu lors des inondations à Saint-Martin-de-Vésubie. Sa maison, sa voiture, tout. Ne lui restaient que ses vêtements sur la peau. Tout le long du pèlerinage, pendant quarante-huit heures, nous ne savions pas si elle était vivante ou non. Nous la cherchions via la gendarmerie.
Roch est bouleversé de vos prières. Il vous remercie. Vous ne nous avez pas lâchés.
Fin du pèlerinage et du travail, retour des bus : nous apprenons que cette parente certes a tout perdu, mais est saine et sauve.
Tout peut être balayé en une seconde. Comme les prises d’otages.
Le choc passé, je me suis rappelée après coup, combien de fois, bien installée dans mon fauteuil, je priais devant la télé pour les incendies en Californie, les inondations au Bangladesh ou Ingrid Betancourt dans la jungle avec les Farc. Ceci, sans me sentir vraiment concernée. C’était derrière l’écran. Et puis, il y a quelques jours, j’ai été concernée en direct et là, je me suis mobilisée.
Ce qui importe, c’est la couleur de nos prières.
Concerné pour de vrai ou pas.
Que mettons-nous dans nos prières ? Quelle intensité ? Peu importe, la prière peut être courte, mais elle doit être chevillée au corps, avec une foi, une relation directe avec Marie. La certitude d’être entendue. La certitude que Marie veille. Qu’elle est bel et bien présente. À l’écoute. L’émotionnel n’est là que pour nous distraire du travail et nous torpiller.
La vague passée, reprendre la simplicité du quotidien avec ces petits riens qui font la succulence de la vie. Le paysan qui laboure son champ inlassablement.
S’abandonner corps et âme dans la prière. Comme un enfant persuadé que ses parents ne le lâcheront pas. L’amour indéfectible.
Voilà, mes amis, ce que j’ai appris pendant le pèlerinage. Grâce à vous, grâce à vos prières. Voilà ce que Lourdes m’a appris.
Agnès D. (Vent de lumière, Soleil de joie)