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Quelle importance accordons-nous au sourire, pour nous-mĂȘme et pour les autres ?
Mettez sur vos lĂšvres le sourire le plus beau, dans vos yeux cette douceur infinie, dans vos gestes, la tendresse. Ne craignez pas dâĂȘtre trop tendres !
Si nous servons, il faut que vous compreniez que le service est une noblesse, il faut le faire avec joie et avec amour. On ne doit pas servir avec l'amertume au cĆur ou, simplement, on veut que ça aille vite, remplir sa tĂąche trĂšs vite pour ĂȘtre libre, non ! Ce qu'on vous demande, c'est d'ĂȘtre prĂȘt Ă tout instant, de savoir tendre la main, d'avoir le mot qui console. Cet accueil, ces harmonisations, savez-vous ce qu'ils reprĂ©sentent pour Dieu ? En avez-vous pris conscience ? Cette harmonisation sur le corps d'un autre, n'est-ce pas le Christ en personne ?
Aimer, harmoniser, c'est se donner soi-mĂȘme et je sais avec quelle patience vous le faites, mais il faut que vous donniez votre honneur. La gratuitĂ© d'un geste ne se fait pas comme ça, au pied levĂ©, on doit ĂȘtre conscient de ce que l'on fait.
Aujourd'hui vous ĂȘtes 5 000, demain vous serez des centaines de mille. Il faut que vous montriez ce que vous ĂȘtes capables de faire. Il faut que le monde entier sache que lorsque vous harmonisez, ce n'est pas seulement un gestuel, mais c'est tout autre chose : vous devenez des instruments de Dieu, c'est ce partage qui est si important.
L'harmonisation... Si vous saviez comme vous ĂȘtes regardĂ©s. Les hommes souffrent tant ! Rappelez-vous ce que vous Ă©tiez il y a Ă peine un an, deux ans, six mois pour les autres. N'oublions pas un instant que tous ceux qui viennent ont ce mĂȘme dĂ©sir que vous, ont cette mĂȘme soif d'amour, ce mĂȘme appĂ©tit de savoir... Ils veulent dĂ©couvrir ce que vous savez dĂ©jĂ . Ils ne le disent pas par les mots, ils le disent peut-ĂȘtre avec leur agressivitĂ©, mais c'est parce qu'ils souffrent. Ils attendent de vous ce qu'ils n'ont jamais espĂ©rĂ© de leur vie. Pour la plupart, ils ne veulent plus croire que l'amour existe : l'amour est un rĂȘve ! L'amour n'existe pas : "Comment pourrait-on m'aimer, moi qui ne suis rien ?
- Pourquoi est-ce que Dieu me regarderait puisque ma mÚre m'a rejeté ?
- Puisque j'ai été battu par mon pÚre...
- Parce que tout simplement, je n'ai pas été désiré...
- Parce que mon mari boit...
- Est-ce que l'amour existe ?"
Quand vous avez rencontrĂ© une main qui vous a Ă©tĂ© tendue, vous vous ĂȘtes dit alors : "C'est mon rĂȘve de petite fille ou de petit garçon, je vis un rĂȘve, cela ne va pas durer ; demain, quand je me rĂ©veillerai, j'aurai compris que ce n'Ă©tait qu'un rĂȘve." Et puis les jours se sont succĂ©dĂ© et cette force d'amour a grandi en vous, jusqu'Ă le partager avec les autres. Ce qui Ă©tait une utopie hier est devenu rĂ©alitĂ© et, Ă votre tour, c'est vous qui tendez la main, c'est vous qui harmonisez, c'est vous qui apaisez, qui consolez, c'est vous qui, dans vos bras, tendrement, caressez un sanglot.
Alors il vous faut encore faire des efforts ; il faut que votre présence soit plus grande encore car il y aura tellement d'appels... Lorsque vous promettez quelques heures, je vous en supplie, à la derniÚre minute ne téléphonez pas pour dire : « Je ne peux pas. » On compte sur vous, comme Dieu a compté sur Son fils, et nous n'avons pas le droit de les décevoir.
Sur vos visages, mettez le sourire, quelles que soient les difficultĂ©s du moment. La personne qui vient vous voir, qui entre avec vous, elle souffre dĂ©jĂ , elle a dĂ©jĂ des visages tendus autour d'elle, ne lui donnez pas le spectacle qu'elle connaĂźt dĂ©jĂ si bien. Mettez sur vos lĂšvres le sourire le plus beau, dans vos yeux cette douceur infinie, dans vos gestes, la tendresse. Ne craignez pas d'ĂȘtre trop tendres. Ayez conscience que vous avez besoin de les aimer car on ne peut aimer vraiment que si on a Ă©tĂ© aimĂ©, et on vous a appris qu'on vous aimait, alors Ă votre tour, aimez-les ; donnez-leur tout ce que vous avez besoin de donner. Tout ce que vous auriez souhaitĂ© recevoir, offrez-leur.
Combien de fois des gens ont envie de pleurer mais n'osent pas parce que nous sommes un homme et qu'on nous a interdit de pleurer, ça ne se fait pas dans nos milieux... Dans nos Ă©ducations de femmes, on nous a dit d'avoir de la dignitĂ©, alors on ne pleure pas. Mais sachez ceci : les larmes ne sont pas toujours l'expression de la souffrance ni de la douleur, elles sont souvent, au contraire, l'expression de la joie ; cette Ăąme qui dĂ©verse Ă son tour cette joie inexprimĂ©e... Ayez toujours le geste pour recevoir le sanglot de l'autre, ne restez pas froid devant la douleur de l'autre. MĂȘme si vous avez la pudeur des gestes, apprenez Ă avoir le geste : apprenez Ă consoler, apprenez Ă vous libĂ©rer car en vous libĂ©rant, vous libĂ©rez l'autre, et vous libĂ©rez tous les autres. Il y a tant de souffrance de par le monde !