chang-duong-Sj0iMtq_Z4w-unsplash.jpg

Le groupe

Base de notre transformation

Ressentons nous vraiment notre groupe comme la base de notre transformation ?

Si nous savions quelle richesse nous avons dans un groupe, nous remercierions Dieu chaque jour de nous l’avoir offert comme travail. Le terrain, les pionniers, c’est notre groupe. C’est lĂ  oĂč nous puisons toute la conscience de l’univers. C’est lĂ  oĂč nous sont offertes toutes les facettes du mal et du bien.

Nous sommes dans un groupe depuis un certain nombre d’annĂ©es et nous croyons nous connaĂźtre, c’est bien ce que nous ressentons ! On arrive dans son groupe et on a dĂ©jĂ  cataloguĂ© tous les gens qui sont lĂ  : « Tiens ! Elle est lĂ . Tiens, lui, aussi ! Mais untel n’est pas lĂ . Tiens ! Il arrive en retard comme d’habitude. Tiens, celui-lĂ  il fumera, il ne peut pas s’en empĂȘcher. Et l’autre, tiens, il va encore bouffer tout notre fromage, etc. Â»

Nous avons donc une comprĂ©hension de l’autre mais dans le jugement, pas dans l’amour. On croit donc se connaĂźtre : illusion du Malin qui va nous faire dĂ©vier de notre route parce que l’autre, les autres, celui qui mange le fromage, celui qui fume, celui qui arrive en retard, celle qui n’est jamais contente, celle qui tousse toujours, celle qui grogne, qui se met dans les coins, qui n’a jamais la meilleure place ou qui prend toujours la meilleure place, on sait qui c’est ! On a enregistrĂ© tout cela en nous dans une mĂ©moire bien sĂ©lective, et on se dit : on se connaĂźt. Non ! On ne connaĂźt que l’apparence de l’autre. On ne connaĂźt que ce qui nous dĂ©range et on ne va pas au plus profond de lui-mĂȘme parce qu’on a entendu dix fois, vingt fois, trente fois son tĂ©moignage sur ses problĂšmes, sur ses misĂšres, sur ses difficultĂ©s financiĂšres, sur tout ce qu’il y a dans son couple ou avec ses enfants. Il nous l’a  dit dĂ©jĂ  dix fois, vingt fois, trente fois, et alors on l’écoute, c’est-Ă -dire on tend l’oreille mais on pense Ă  autre chose. On l’a dĂ©jĂ  entendu tant de fois !

Mais savez–vous qu’ils rĂ©pĂšteront leur tĂ©moignage jusqu’à ce qu’on entende vraiment, jusqu’à ce qu’on les Ă©coute vraiment ? Et c’est parce qu’on ne les aime pas qu’ils rĂ©pĂštent sans cesse la mĂȘme chose. C’est pourquoi l’entretien est si important. Si nous savions quelle richesse nous avons dans un groupe, nous remercierions Dieu chaque jour de nous l’avoir offert, comme travail. Le terrain, les pionniers, c’est notre groupe. C’est lĂ  oĂč nous puisons toute la conscience de l’univers. C’est lĂ  oĂč nous sont offertes toutes les facettes du mal et du bien. Et nous les regardons, une fois par semaine. De temps en temps, on jette un Ɠil et on dit : « Pauvre chĂ©ri, va ! Ne t’inquiĂšte pas, ça va s’arranger ! Je peux te donner un petit peu pour finir ton mois
 Â» C’est cela l’amour ? Non ! C’est la fausse charitĂ©.

C’est ce que les Eglises nous ont enseignĂ©, et ce n’est pas l’amour ! L’amour, c’est l’écoute de l’autre, c’est aller au fond de lui-mĂȘme, c’est le prendre Ă  part, c’est inviter celui qui n’a rien. C’est l’inviter peut-ĂȘtre Ă  dĂ©jeuner, lui offrir un steak ou quelque chose qu’il n’a pas l’habitude de manger. Et c’est lui parler en tĂȘte Ă  tĂȘte, lui qui nous a rĂ©pĂ©tĂ© tant de fois ses problĂšmes, alors qu’il nous rase, et qu’on en a marre d’écouter toujours la mĂȘme chose. Mais justement, c’est que nous l’avons entendu, nous ne l‘avons pas Ă©coutĂ©. Et aucun ĂȘtre humain ne peut se transformer sans amour. C’est pour cela qu’il rĂ©pĂšte inlassablement      â€Š

Cette transformation dont on parle, chacun et chacune d’entre nous, nous devons rĂ©aliser que l’autre en a une soif aussi grande que la nĂŽtre. Il en a marre de porter ses fardeaux. Il en a marre de ne pas ĂȘtre reconnu. Il en a marre d’ĂȘtre la derniĂšre roue du carrosse, il en a marre d’ĂȘtre toujours celui qu’on regarde de travers. Mais qu’avons-nous fait, nous, pour que les choses changent ? On doit mieux comprendre l’autre.

Et c’est pourquoi l’entretien, je vous le disais tout Ă  l’heure, est si important car dans un entretien, la personne sera toute Ă  son Ă©coute. Et nous ne sommes pas lĂ  pour donner des conseils, nous sommes lĂ  pour les entendre, pour les Ă©couter, pour les aimer, pour les Ă©clairer, et le Christ nous le rappelle Ă  chaque fois : « Si tu as une lampe, ne la mets pas sous le boisseau, mais mets-lĂ  sur la table afin qu’elle Ă©claire la famille toute entiĂšre. Â» Qu’est-ce que cela veut dire ? Nous, nous avons la chance d’avoir eu un enseignement. Nous sommes donc Ă©clairĂ©s, et Dieu veut nous dire : « Ne garde pas cela pour toi ! Ce que tu as reçu, donne-le aux autres, transmets–le comme un bien trĂšs prĂ©cieux. Â» C’est pourquoi l’entretien doit ĂȘtre vivifiĂ©, et on doit le prendre non pas comme un devoir, mais presque comme une nĂ©cessitĂ©. D’abord pour acquĂ©rir cette humilitĂ© Ă  laquelle on a tant de mal Ă  accĂ©der, se dĂ©faire de notre orgueil, ces apparences du bon sens de la vie. Le Malin s’ingĂ©nie dans les petits travers de chacun d’entre nous, chaque jour. Nous ne voyons que les failles de l’autre parce que nous sommes obsĂ©dĂ©s par les failles des autres, et nous sommes obsĂ©dĂ©s Ă  masquer nos propres failles pour les autres parce qu’on a peur d’ĂȘtre dĂ©couvert, et c’est souvent lĂ  notre propre souffrance.

Précédent
Précédent

🎧 Servir Dieu dans le groupe

Suivant
Suivant

🎧 Que nous apporte le groupe ?